Sécheresses: un entretien avec Alain Gachet, spécialiste de l’eau souterraine et président de RTI

In collaboration with AHS’s IB French Year Two

Alex Martin, Guest Writer

The senior year IB French class learned about environmental problems and solutions to them from the Francophone world. As part of this exploration, students researched specialists and sent them letters asking them questions. We got one response from the world-renowned scientist and innovator, Alain Gachet. Christian Kelly researched him and sent him the letter. As a class we dissected the 4 page response from Alain Gachet and students then packaged his letter into a 500 word interview complete with a biography of Alain Gachet, his questions and snippets of his responses, and then a conclusion based in the context of Aspen.

Pendant ces derniers mois en IB French, nous avons discuté du changement climatique et des problèmes environnementaux. Un problème spécifique qui nous intéresse était la sécheresse – et dans un article, nous avons trouvé un expert: Alain Gachet. Donc, pour savoir plus sur les sécheresses, nous lui avons envoyé une lettre.

Mais d’abord: qui est Alain Gachet?

Alain Gachet est un ingénieur viable, défenseur de l’environnement, et président de RTI. Il est né à Madagascar en 1951, où il a vu beaucoup de changements brutaux de l’environnement, comme l’expansion des fermes, un environnement dévasté, des espèces animales et végétales en disparition, des mers polluées par les pesticides et les engrais chimiques, et plus tard les océans envahis par les plastiques. Pendant 20 ans, Il a travaillé en tant qu’ingénieur des mines pour chercher du pétrole souterrain, mais en 2004 quand Alain était en Afrique il a vu les populations mourir de soif en Ethiopie, en Somalie, au Kenya, et Darfour. C’est alors qu’il s’est rendu compte qu’il pouvait aider l’humanité en trouvant de l’eau dans les profondeurs de la terre. Donc, il a inventé un algorithme mathématique simple combinant les techniques d’exploration pétrolières aux images offertes par les satellites de la NASA pour découvrir l’eau. Il a aidé 250 000 réfugiés du Soudan au Tchad qui mouraient de soif à découvrir l’eau, et finalement il a fondé RTI.

Et, apres du temps, il nous a répondu:

A votre avis, quelle est le meilleur aspect de votre travail?
“Le meilleur aspect de mon travail comporte plusieurs dimensions, mais je le résumerais bien par la réalisation de cette profession de foi énoncée simplement par Saint François d’Assise :
-Do what is necessary,
-Do what is possible,
and progressively you will understand that
-You are doing the impossible.
…Après deux années de travail de recherche, j’ai été envoyé en mission au Tchad en 2004-2005 par les Nations Unies, pendant la grande crise du Darfour.
En 4 mois, j’ai trouvé de l’eau pour les 250 000 réfugiés du Soudan au Tchad qui mouraient de soif le long de la frontière, c’est comme cela que je me suis soudainement rendu compte que je venais de réaliser l’impossible…Voici un long discours pour vous raconter le meilleur aspect de mon travail fondé sur les paroles de St François d’Assise et cette démarche m’a amené à trouver de l’eau dans le monde entier sur les zones détruites par les conflits.”

Quelle est la meilleure façon d’économiser l’eau?

“Il y a de multiples façons d’économiser l’eau mais le plus important est de la protéger de toutes les pollutions, de ne pas gaspiller l’eau du robinet, de ne pas arroser les plantes en plein soleil de midi mais de les arroser tôt le matin et tard le soir avec parcimonie, et surtout de planter des arbres. Un arbre planté c’est de l’ombre pour le repos des hommes, des animaux et des plantes, de l’ombre qui ralentit l’évaporation de l’eau, un arbre planté offre des racines qui permettent à la pluie de s’infiltrer dans le sol et de ralentir les inondations, de recharger la nappe phréatique. Et puis l’arbre donne des fruits, du bois de charpente, des planches pour nos maisons et nos meubles.”

Comment est-ce que nous pouvons aider à empêcher les sécheresses?

“On n’empêchera pas la sécheresse qui est un phénomène climatique de grande ampleur, on ne lutte pas contre le changement climatique, mais on lutte avec la sécheresse et on lutte avec le changement climatique … Il est impossible de lutter contre ces grands déserts qui sont là depuis des millions d’années et qui doivent leur existence à des conditions particulières du globe terrestre. Mais ce qui est possible c’est de contrer ou freiner la progression de ces zones arides en plantant des arbres pour bloquer les vents de sable et la progression des dunes, cela se fait dans tous les pays …Et puis les arbres fixent le carbone atmosphérique, ce gaz carbonique qui crée un effet de serre qui réchauffe notre planète et engendre tous les désordres climatiques, dont la sécheresse.”

Quelle est la plus grande cause des sécheresses?

“C’est une question très complexe comme je viens de l’expliquer car la cause d’une sécheresse est fondamentalement climatique et peut être aggravée par les activités humaines avec le réchauffement climatique avec la production excessive de gaz carbonique dans l’air. Mais il existe d’autres paramètres que nous ne comprenons pas encore, comme les cycles des éruptions solaires par exemple, et qui ont un effet certain sur le climat et la formation des masses nuageuses.”

Donc, il y a beaucoup d’informations à considérer – et beaucoup peut être appliqué pour nous en Aspen. Les feux de forêt comme Grizzly Creek et Pine Gulch peuvent affecter la quantité d’eau dans le sol, et le changement climatique peut augmenter les chances de sécheresses ici dans le futur. L’eau et la neige sont très importants pour Aspen: des sécheresses peuvent raccourcir nos saisons de ski, et aggraver les sécheresses en Utah et Arizona. On peut penser que les sécheresses sont trop grandes pour juste une personne à réparer, mais je pense que Monsieur Gachet l’a dit le mieux: “n’ayez jamais peur de poser des questions car les réponses vont meubler votre imaginaire et vous donneront l’envie d’apporter des réponses : n’oubliez pas que les solutions de demain n’existent encore que dans vos cerveaux et attendent leur germination.”